À partir du 1er janvier 2025, toutes les copropriétés de plus de 50 lots devront obligatoirement avoir réalisé un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) collectif. Toutefois, un sondage PrimesEnergie/OpinionWay révèle que près de la moitié des propriétaires concernés ne se sont toujours pas engagés dans cette démarche.

En effet, malgré l’urgence climatique, le sujet de la rénovation énergétique progresse lentement au sein des copropriétés. La loi Climat et Résilience de 2021 fixe ce calendrier pour réduire les passoires énergétiques, mais à deux mois de l’échéance, de nombreux immeubles sont encore à la traîne. Selon le sondage, 51 % des copropriétaires assujettis n’ont pas réalisé le DPE collectif requis. Parmi eux, 14 % en ont discuté en assemblée générale, mais sans passer à l’action concrète avec un diagnostiqueur certifié.

Le constat est similaire en ce qui concerne le Plan Pluriannuel de Travaux (PPT), un programme prévoyant des rénovations sur dix ans, obligatoire depuis janvier 2024 pour les copropriétés de plus de 50 lots. Là encore, 50 % des copropriétaires interrogés avouent ne pas avoir élaboré ce plan dans leur immeuble.

Méconnaissance et désaccords entre copropriétaires

Comment expliquer ces retards, alors même que 52 % des copropriétaires se disent en faveur de rénovations énergétiques obligatoires ? D’une part, il semble que certaines réglementations échappent encore aux copropriétaires : 20 % disent ignorer ce qu’est le PPT, et 8 % le DPE collectif.

D’autre part, les coûts élevés créent des tensions au sein des copropriétés. Selon l’Ademe, un DPE collectif coûte entre 1 000 et 4 000 euros, tandis qu’un PPT peut varier de 2 000 à 15 000 euros, selon la taille de l’immeuble. Cette charge financière incite certains copropriétaires à bloquer ces projets malgré leur caractère obligatoire. Cependant, la réglementation actuelle n’impose aucune sanction en cas de non-respect du calendrier.

Sans entente entre copropriétaires ni bilan énergétique clair, la mise en route des travaux de rénovation reste compromise, alors même que 15 % des logements en copropriété sont considérés comme des passoires énergétiques, selon l’Ademe. Nicolas Moulin, fondateur de PrimesEnergie, souligne l’urgence de rattraper le retard : « Il faut enclencher un cercle vertueux pour tous, propriétaires et locataires. Rien que dans le parc privé, 1,3 million de ménages en copropriété sont en situation de précarité énergétique. »

À noter que malgré le poids des immeubles collectifs, qui représentent près de la moitié des résidences principales en France, ils n’ont constitué que 4 % des rénovations financées par MaPrimeRénov’ au premier semestre 2023, pour un total de 27 millions d’euros d’aides, d’après un rapport de France Stratégie.

Inspiration : Eugénie Barba (challenges.fr)

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