Le gouvernement a annoncé mardi 3 octobre 2023 le classement en « zone tendue » d’Arras, ainsi que de 153 autres communes. Cette catégorie désigne les villes où l’offre est bien trop inférieure à la demande de logements.

La ville d’Arras a été placée en zone tendue pour tenter de contrer la crise du logement qui sévit dans la commune. © Radio France – Louise Forbin

Pour contrer la crise du logement, le gouvernement a placé mardi 3 octobre 154 nouvelles communes en zone tendue. Parmi ces nouvelles villes, on retrouve d’autres villes du Nord comme Hazebrouck, Dunkerque, ou encore Grande Synthe. En tout, 4,5 millions d’habitants sont concernés par ce reclassement en zone tendue.

Pour le gouvernement, les objectifs du reclassement sont triples : soutenir la production de logements neufs, faire bénéficier de nouveaux acquéreurs du prêt à taux zéro à partir de l’année prochaine et offrir plus de logements locatifs intermédiaires, c’est à dire un logement situé entre le logement social et le logement privé.

Un secteur du logement tendu à Arras

La situation de l’immobilier à Arras est de plus en plus tendue depuis la pandémie de Covid19. Aujourd’hui, certains secteurs comme la gare ou le centre ville sont particulièrement demandés. Léo a 24 ans. Depuis qu’il a eu un enfant il y a un an, il est à la recherche avec sa femme d’un nouveau logement. « Quand on nous propose des logements, ça ne rentre pas dans nos critères. Il  n’y a pas grand chose, et quand il y a quelque chose c’est trop cher », se plaint-il.

À Arras, il y aurait environ 500 logements vacants,  pour 24 000 logements au total**. Et les demandes de logement ont augmenté de 19% sur 1 an, pour atteindre 4500 demandes sur l’ensemble de la communauté urbaine d’Arras.**  S’il y a si peu de logements à Arras, c’est en partie à cause de la ligne TGV qui a attiré de nombreux parisiens. Stéphanie Miquelot est agente immobilière à Arras. Le reclassement de la ville en zone tendue n’est pas une surprise pour elle. « Je reçois peu d’offres. On a un fichier qui sont en attente de location et il arrive qu’on n’est même pas besoin de publier le bien pour le louer. Même si l’état du bien est moyen et que le prix est relativement cher, ça part très très vite », constate-t-elle.

Des mesures pour contrer la crise du logement

Le passage en zone tendue permet la mise en place d’une nouvelle réglementation de l’immobilier. Ainsi, le préavis dans ces villes passe de 3 mois à 1 mois et les loyers ne peuvent plus augmenter sauf si les propriétaires justifient d’importants travaux.

Mais ce reclassement peut aussi s’accompagner d’un encadrement des loyers. Une mesure qui inquiète Stéphanie Miquelot. « On a eu ces dernières années des investisseurs qui ont acheté relativement cher des logements et qui ont donc besoin pour amortir leur investissement de louer un certain prix. Ca risque peut être dans certains cas de poser problème », explique-t-elle.

Mais à la mairie, ce nouveau zonage est reçu comme une bonne nouvelle. « Ça veut dire qu’il y a de l’activité, qu’il y a de plus en plus de personnes qui veulent vivre et se loger décemment au sein de la ville. Et donc cette attractivité liée à l’économie mérite d’être accompagnée ! », s’enthousiame Jean-Pierre Ferri, adjoint au logement de la ville d’Arras. À Arras, un emploi sur deux est occupé par une personne qui habite en dehors de la ville.

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